un de mes amis a écrit un livre pour expliquer aux peuplades primitives comment parler le belge et le comprendre...
http://livre.fnac.com/a2808280/Philippe-Genion-Comment-parler-le-belge
voici quelques exemples pour vous aider :
A POUF : Au hasard. Comme ça, nous, devant un dilemme, on tape à pouf.
Là où d'autres, les malins se tapent la pouf.
A
S'NAISE : En toute décontraction. L'expression dénote dans le chef de
celui qui l'utilise, une pointe d'admiration pour l'imperméabilité au
stress de celui dont il parle.
AUTO-SCOOTER: Tellement ancré
dans les belgicismes qu'on se demande quel est le mot labellisé.
Auto-tamponneuse? On s'en tamponne !
BOMME : poutre de
gymnastique dont le nom provient très probablement du bruit que fait
l'élève quand il le percute de plein fouet.
BèKES :
Exclamation de dégoût. Plus un truc donne envie de rendre (remettre,
vomir, gerber) plus l'accent grave est marqué (bèèèèèkes). C'est donc
qu'il y a quelque chose de vraiment dégueu en vue.
A-FOND: "Cul sec" plutôt avec une chope et entre étudiants.
(S')ABAISSER: Se pencher " hé chou, fais un peu attention, quand tu t'abaisses, on voit ton début.
ALLEZ
!:Mot multifonctionnel "allez hein, te laisse pas aller" ou alors "mais
allez, qui a fait ça ?" ou enfin: "allez, pourquoi tu dis ça menant?"
BACK
: terme d'origine anglo-saxonne, attaché aux crampons dans certains
cercles footballistiques foncièrement belgicains. "alors jef au keep,
staf au back droit, jos au libéro, ronnie dernier homme et patchke au
back gauche." Généralement, le back droit est court sur pattes, plutôt
baraqué, très modérément technicien et tacticien limpide: "dégage, men,
dégage ! "
Plus on descend dans les divisions, plus il est barbu,
plus sa vareuse est étriquée, plus son haleine sait pourquoi les hommes
savent pourquoi et plus ses adversaires ont des protège-tibias
costauds.
BAS-COLLANTS: "Chou ce soir, il y a bal. Enlève ton
cache-poussière et mets tes bas-collants, que tu me fasses pas sentir
gêné comme la dernière fois"
BOILER : Le belge est fils d'une
fracture, historique, culturelle, linguistique. Il vit sur une faille
tectonique, qu'il a nommé la frontière linguistique où se frottent les
continents germains et latins. De temps à autre, ça chauffe, ça pète à
Leuven, à Fourons, Bruxelles, Hal ou Vilvoorde. Mais les plombiers se
moquent de la tectonique. De Poperinge à Huy-Waremme, ils ne parlent
pas de chauffe-eau mais de boiler. Et même si cet anglicisme barbare
est devenu un "boualère" à Flémalle, un "boualééééééér" à Lietch et un
"boïleur" à Ixelles, l'important dans ce pays, n'est-t-il pas qu'on
continue à se comprendre ?
BERME : terre-plein central. En
Belgique, la berme désigne l'espace qui sépare les 2 chaussées d'une
autoroute. En France, la berme est un sentier étroit aménagé entre le
pied d'un rempart et un fossé ou encore entre une levée et un canal. Ce
mot ! serait issu du haut allemand "brem" lui-même emprunté, croit-on,
à l'ancien norrois "barmr" (bord).
CARROUSEL: le truc qui
tourne avec dedans des voitures de pompiers avec dedans des enfants. Le
plus célèbre carrousel est fouronnais, avec dedans Jean-Marie Happart,
une fois bourgmestre, une fois pas bourgmestre, une fois bourgmestre,
une fois pas bourgmestre.
CERVELAS: agglomérat de viandes
incertaines compressées façon zeppelin indissociable de "dikke" et de
"tralala". Le cervelas doit être avalé sans intelligence.
CLIGNOTEUR : lumière qui lume puis qui lume plus. Les Français parlent de "clignotant".
DOUF: Avec leur bla-bla savant, les météorologues font des chichis inutiles.
En
Belgique et pour les Belges, il fait soit "caillant", soit "bon", soit
"beau". C'est on ne peut plus simple. Et si le mercure dépasse les
bornes (saisonnières), alors chez nous, il fait "DOUF" = chaud, lourd.
"Chérie, il fait douf ici, ouvre-moi un peu la fenêtre et pendant que tu es debout, prends-moi encore une Duvel dans le frigo".
DOUFFE
: cuite. "Mon vieux, je me suis pris une de ces douffes, pourtant,
j'avais pas bu grand-chose, juste une petite douzaine de Duvel"
ESSUIE
DE VAISSELLE : linge de maison servant à sécher couverts, verres et
casseroles après qu'on les a lavés et bien rincés. L'utiliser aussi
comme essuie-mains, c'est dégueulasse.
FREQUENTER: Avant les
meufs, au temps de Mlle Beulemans, on ne flirtait pas, on ne draguait
pas, on ne sortait pas avec, on ne se les tapait pas. La descendance de
Bossemans et Coppenole fréquentait tout comme nos parents à l'expo 58.
Mais fréquentait qui ? demanderaient les Parisiens en bas de ça. Ouille
que nous n'aimons pas ces garçons ! Qu'ils sachent que dans son emploi
absolu, "fréquenter" signifie les rapports disons?.. amoureux avant les
fiançailles. Comme chacun sait, après, on ne fréquente plus, on
"courtise".
FRISKO : C'est bien simple, on ne connaît pas le
mot en français. Un frisko, c'est un frisko. On remercie Artic qui l'a
inventé ainsi que les noisella (frisko avec noisettes) et le cornetto
(à la fraise).
FROTTER: récurer, mais aussi danser un slow ou
gueuler sur quelqu'un qui a fait des bêtises. "Je lui ai frotté les
oreilles". Aussi, l'un des mots préférés de notre Rodrigo national
quand cela se joue au sprint: " Oh lala, ça frotte dans tout le peloton
et Boonen qui est enfermé ! " Bien insisté sur les "R", pour le dire
comme à la télé.
FROTTEUR: petite brosse pour tableau noir.
N'efface pas parfaitement la craie (l'éponge est là pour cela).
Provoque un bruit formidable quand lancé du dernier banc, il percute le
tableau sur sa face non feutrée. Les anciennes versions en bois sont
beaucoup plus maniables et font encore plus de bruit.
FROUCHELER : roucouler, flirtouiller, se faire des papouilles.
GRIFFE
: "- Maman, j'ai mal ma joue, - c'est malin ça, t'as une grande griffe"
Des voyous peuvent aussi faire des griffes à votre voiture ! Attention
!
LOGOPEDE: Orthophoniste. Curieusement! , le français admet "
logopédie" mais snobe les "logopèdes" dont l'étymologie n'est pourtant
pas moins imparable.
NON PEUT-ETRE: oui sûrement. Et pour dire non, il faut dire oui, peut-être. Seuls les Belges s'y retrouvent.
OUILLE-OUILLE
: Si ça fait mal, c'est ouille. Dit deux fois, ça n'exprime plus la
douleur mais l'étonnement, la lassitude ou l'impossibilité.
"Ouille-ouille,
qu'est ce que tu me demandes là ? Dans certains cas, c'est plus
menaçant: " Ouille-ouille, qu'est ce que tu vas prendre ! " Souvent
utilisé pour exprimer de la surprise par rapport au récit d'un
interlocuteur : "Ouille-ouille, toi ! "
JOURNEE (bonne): Tout
est question d'intonation." Au revoir, Monsieur, Au revoir Madame et
une bonne journéééée". A dire avec un cul de poule et un air de
faux-cul
MANIQUE: Le Mari:" Ouille, je m'ai brûlé à la casserole de carbonnades".
Sa femme:" M'enfin chou, je t'avais dit de prendre les maniques".
MANCHE (à balle): Cire-pompes, lèche-cul, frotte-manche, fayot, souvent premier de classe quand même, le salopard!
PAF
(être). Ou rester PAF. "A quia, bouche bée, les bras ballants, scié. Ne
pas confondre avec le colonel Paf. Redoutable défi mêlant gymnastique
et performance alcoolisée.
PANADE: voir "Pape". Par ailleurs être dans la panade, c'est être dans le gaz ou dans la mélasse
PAPE:
Prononcez "Pap". Les bébés belges adooooorent. Les pépés aussi.
Vachement plus parlant que bouillie. La pape s'écoule des commissures
puis s'échoue généralement un peu sur la bavette mais aussi partout
autour.
PAR APRES : "Après" avec "par" devant. "D'abord, il a
dit oui, par après, il a dit non". Pourquoi faire simple quand on peut
faire compliqué. N'existe pas en version "Par avant".
PLACE
(avoir une bonne) : Avoir un emploi sûr et rémunérateur. Le rêve des
parents belges pour leur descendance. Pour beaucoup, cet idéal reste
encore quelque part sous le parapluie de l'état, dans le costume 3
pièces d'un fonctionnaire chef (adjoint) de service.
PLACE (voir la) Voir la différence. La ménagère: "j'ai nettoyé la cuisine". Son mari: "Oui, on voit la place"
PLOTCH: de beurre. Mais une grosse, hein, et bien au sommet de la purée.
FEU OUVERT: L'âtre de la cheminée ! Un feu ouvert, c'est un peu comme une cassette mais avec l'image en vrai.
CLOCHE : Insulte désignant un empoté, gaffeur, nigaud.
CLOCHE : Pour cloque ou ampoule. "Papa, c'est encore loin, parce qu'avec mes cloches, j'ai mal mes pieds".
METTRE
(sur son dos) : nos voisins du sud pourraient y voir une connotation
sexuelle voire sodomique, et bien tout faux ! Chez nous, on le dit
quand on s'habille et pas l'inverse.
QUETTER : Là par contre, c'est nous les cochons ! Rien à voir avec une quête, qui quette ne s'abstient donc pas.
EXEMPLATIF
: Mais pourquoi diable, les belges s'escriment-t-ils à user de vocables
inusités dans l'hexagone? Mais parce que chez ces snotneus, ces
biesses, ils n'y a ni drèves, ni soquets, ni couques, ni lichettes, ni
bermes centrales ! Et on ne dit pas ça en guise d'exemple ou de manière
exemplaire mais à titre exemplatif.
RAWETTE: petite quantité, souvent excédentaire. Une définition plus complète serait superfétatoire. Je vous la mets quand même?
RENON: Chez nous, on ne résilie pas un bail, on donne son renon. Souvent parce qu'on a enfin une brique dans le ventre.
QUEUE
(faire la) Sujet d'empoigne entre Français et Belges. Les premiers font
la file, les autres la queue. Mais les uns et les autres se retrouvent
quand il s'agit d'enguirlander le resquilleur : "A la queue comme tout
le monde ! ".
SAISI: étonné et/ou crétin. "N'insistez pas docteur, c'est un saisi"
SAVONNEE: une bonne est conseillée pour "rattraper" un fauteuil mais il faut "frotter" énergiquement.
SACOCHE: Sac à main mais pas un sac à 1.000 Euros. Si on traite un "Delvaux" de sacoche, ça peut aller jusqu'au procès.
SOQUET : Un Belge qui achète deux soquets, on peut dire de lui qu'il a une belle paire de douilles